Les 8 et 9 janvier, nos dirigeants politiques, économiques, médiatiques se sont réunis pour une fois de plus "refonder le capitalisme" (on n'arrête pas le progrès).
http://www.colloquenouveaumonde.fr/Je n'ai pas lu les textes de préparation ("Elements de réflexion" par les bons élèves de Science Po'), préférant me consacrer aux retransmissions vidéo.
Je n'ai vu pour le moment que celle de Sarkozy (27 minutes), qui est très intéressante, surtout quand on la met dans une perspective de lutte de classe. Morceaux choisis :
"Mais la crise du capitalisme financier n'est pas la crise du capitalisme. La remède à la crise que nous connaissons n'est pas l'anticapitalisme. L'anticapitalisme est une impasse. L'anticapitalisme c'est faire de la politique de table rase. C'est la négation de tout ce qui a permi d'assoir l'idée de progrès. La crise du capitalisme financier n'appelle pas à la destruction du capitalisme qui serait une catastrophe, mais à sa moralisation."
Sarkozy à raison, le remède à la crise ce n'est pas l'anticapitalisme, c'est le communisme ;-)
http://www.colloquenouveaumonde.fr/accueil/retransmission-video/Sarkozy dit également qu'il faut absolument condamner des responsables ("ils sont peu nombreux"), si on veut faire travailler plus les "contribuables" sans les payer plus, si on veut leur faire payer la crise, si on ne veut pas qu'il y ait des "explosions".
Sarkozy dit que Tony Blair a fait un topo sur l'importance de la recherche et de l'éducation. Je me regarde ça de ce pas.
Tony Blair, parle en français au début et à la fin de son intervention. Pour ce qui nous intéresse il veut privilégier des solutions à long terme : l'investissement dans la science, la recherche, l'éducation, les énergies renouvellables, et l'innovation
Et surtout ne pas utiliser les recettes de 29 : investir dans "le système d'emploi" ("le système de production industriel"). Autrement dit la stratégie d'ensemble est bien de refonder le système productif européen, en détruisant tout ce qui a trait à l'industrie (automobile, sidérurgie), comme ce fût le cas pour l'industrie textile autrefois, qui a été entièrement délocalisé vers des pays à faible coût de main d'oeuvre. Le but de l'opération est donc de finir le processus enclanché depuis longtemps : en finir avec l'industrie et privilégier les métiers du tertiaire, entre le service à la personne et l'économie du savoir (parfois appellé le quaternaire). Ce qu'a déjà fait l'Angleterre, sa "richesse" ne reposant plus que sur le système financier, avec pour conséquence aujourd'hui qu'ils sont dans une merde noire.
Il est donc à craindre pour toutes ses personnes dont les emplois seront détruits, qu'on essaiera également de les détruire.
Enfin, j'ai regardé l'interv' de François Fillon (1er ministre). 4 fois il a parlé de l'autre alternative : "la fin du communisme" en 89, "la fin de l'alternative marxiste", la fin de la "dialectique abstraite" de l'histoire, et que (reprenant les mots de Tony Blair, d'après lui), les vieilles grilles de lecture gauche/droite n'ont plus aucun sens, elles sont démodées. Il faut choisir si on est du côté du progrès, ou de l'immobilisme.