Organisons-nous au niveau local et international contre le processus de Bologne et la précarisation du travail et du savoir. Nous ne payerons pas leur crise !
Pour faire face à l’actuelle crise de ce système bio-capitaliste, partout en Europe, les gouvernements nationaux ont choisi de financer, de nouveau, et par milliards d’euros publics, les mêmes protagonistes de cette crise : les banques et leurs spéculateurs « innovants », les grandes entreprises et leurs managers tout autant « innovants » ; bref tous ceux qui ont, de façon « innovante », mis en place ce monde du travail précaire, intermittent, atypique ; en d’autres mots, hyper-exploité.
Dans ce contexte, les gouvernements cherchent à inclure le monde de l’éducation dans cette crise systémique, de l’école primaire jusqu’à l’université. Ils détruisent consciencieusement l’éducation publique, élément constitutif de toute société, en augmentant la privatisation sauvage des biens publiques, et tentent de capturer toute forme de culture et de formation. Heureusement il existe une partie de la société qui ne croit pas en cette énième et pathétique tentative de sauver un système qui, au bord de la faillite, et depuis des années, s’affaisse dans ses contradictions. Au boulot, dans les universités ou dans la rue, une nécessité s’affirme : il faut un changement venant d’en bas, et qui corresponde à nos besoins réels.
En Grèce, la jeunesse et les travailleurs se sont insurgés, dans tous les espaces publics, contre leur gouvernement corrompu et ses réformes néo-libérales. En Espagne, on ne compte plus le nombre de facs occupées, mobilisées contre le processus de Bologne. En Italie, depuis trois mois, le monde de l’éducation est en révolte, et les facs construisent, jour après jour, une autre réforme du système universitaire ; le 12 décembre un raz-de-marée, l’onda anomala, a emporté le monde du travail dans son ensemble. Une Europe entière est en train de se réunir dans la même direction : une opposition nette et totale à la rentabilisation des biens communs en tant que stratégie « inévitable » de stabilisation de la crise. En France, les lycéens et les enseignants du primaire et du secondaire manifestent contre les politiques gouvernementales autour de l’éducation, tout comme les étudiants l’an dernier contre la loi d’autonomie des universités (LRU).
Toutes ces politiques ont une matrice commune qui est le PROCESSUS DE BOLOGNE, et ses ajustements : un processus qui, par le biais d’une harmonisation des systèmes scolaires supérieurs, cherche à transformer le savoir en des biens quantifiables, en crédits européens (ECTS) et, surtout, utilisables dans une équation économique coûts/profits. Ici, à Paris, la vague est composée d’étudiants, de chercheurs et de professeurs qui veulent casser cette équation, en s’opposant à l’entrée de l’actionnariat privé dans l’université et ses conseils d’administration, et qui refusent la rentabilisation de la recherche et le contrôle qui en dérive. Nous croyons à un savoir libre et indépendant, qui lise de façon critique et consciente le présent pour en créer d’autres, qui soient POSSIBLES et NÉCÉSSAIRES. C’est pour cette raison que nous appelons à s’organiser au niveau local et européen au sein d’un mouvement qui puisse réunir le monde de l’éducation et tou-te-s celles-ceux qui, comme nous, pensent qu’il est urgent d’agir, maintenant, en profitant de LEUR crise pour repenser et changer cette société dans sa totalité. Tous les dimanches, la vague européenne organise des assemblées générales dans cette perspective.
Chaque dimanche à partir de 20h CICP, 21ter RUE VOLTAIRE Salle Verte, 1ére étage, M9 RUE DES BOULETS
Nous sommes un groupe d’étudiants, chercheurs, enseignants et travailleurs européens décidés à agir de façon critique et active contre la destruction de la culture et de la recherche dans les écoles primaires, secondaires et dans les universités européennes.